Éléments
Dans cet essai intitulé « Éléments », Raul Cesari propose une relecture radicale et provocatrice de l'histoire européenne, déconstruisant les piliers de la modernité pour révéler les « composants premiers » qui structurent nos sociétés. Cet ouvrage n'est pas une simple analyse politique, mais une recherche des « causes immanentes » qui déterminent la direction de l'histoire. Raul Cesari identifie quatre causes majeures qui structurent le monde moderne : le communisme, le capitalisme libéral, le christianisme et le fascisme. Pour les deux premières, l'élément fondateur est « l'usine ». Née de la révolution industrielle, elle est le lieu sacré — ou plutôt désacralisé — où la qualité de l'artisanat a été sacrifiée sur l'autel de la quantité illimitée. R. Cesari démontre ainsi que le capitalisme et le communisme ne sont pas des ennemis irréconciliables, mais les deux faces d'une même pièce bourgeoise. Le communisme n'est que l'appendice terminal du libéralisme, poussant à l'extrême son matérialisme et son culte de l'économie comme seule essence de la réalité. Dans ce « cycle bourgeois », l'ouvrier n'est qu'un « bourgeois sans col », et tous deux sont mus par une même logique : le profit pour l'un, le salaire pour l'autre.
« Éléments » identifie également le christianisme comme le « principe-cause » de notre ère. En introduisant les concepts de « libre arbitre » et « d’individualisme » — l'idée d'une âme créée « ex nihilo » et identique pour tous —, le christianisme a jeté les bases de l'égalitarisme moderne. R. Cesari analyse la rupture historique provoquée par le pape Gélase Ier et plus tard par Luther, qui ont séparé le spirituel du temporel, créant la figure du « laïc ». Ce processus a conduit à la naissance de l'individu en tant qu'« atome juridique », instrument de destruction de toute véritable communauté.
Au milieu de ce processus plurimillénaire, le fascisme apparaît comme une « suspension » et une alternative radicale. S'appuyant sur les éléments de l'État et de la Race, il tente de restaurer une vision du monde anti-égalitaire et communautaire. Pour l'auteur, le fascisme n'est pas une simple réaction politique, mais une « résurgence » des racines indo-européennes primitives, un retour à une « nature unique » après deux mille ans de « pseudomorphose sémitique » (l’imposition d’une âme étrangère - le judéo-christianisme - sur le substrat originel indo-européen). Cesari définit le fascisme comme un « régime aristocratique animé par une profonde conscience de la justice sociale », cherchant l'équilibre entre la « mer infinie de l'inégalité » capitaliste et le « néant égalitaire » communiste.
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